Avec la crise liée à la pandémie, la transformation numérique des entreprises a été accélérée. Cette accélération a été soutenue par le chèque numérique, aide de l’état visant à digitaliser les petites sociétés frappées par la pandémie. Au final ce sont 112 000 entreprises de moins de 11 salariés qui en ont bénéficié.
Le Chèque France Num : une aide aux investissements numériques
Mise en place dans le cadre du plan France Relance, cette aide exceptionnelle à la numérisation des entreprises a été proposée jusqu’au 31 juillet 2021 afin de couvrir tout ou partie des charges supportées par les entreprises qui s'engagent dans une démarche de numérisation.
Au final, ce sont 60 millions d’euros qui ont été alloués aux investissements de solutions numériques par l’intermédiaire de cette aide exceptionnelle d’un montant forfaitaire de 500€.
L’enveloppe visait les auto-entrepreneurs ou les sociétés comptant maximum 11 salariés. Les entreprises devaient avoir débuté leur activité avant octobre 2020 et ne pas réaliser un chiffre d’affaire annuel ou avoir un total de bilan excédant 2 millions d’euros. L’aide pouvait également être demandée par les personnes physiques exerçant une activité économique, résidentes fiscales françaises.
Dans les deux cas, le chèque numérique n’était accessible qu’à certaines conditions.
Les bénéficiaires du Chèque Numérique et leurs besoins
L’aide financière était réservée aux entreprises de moins de 11 salariés mais dans 78% des cas, elle a été sollicitée par des entreprises de moins de 2 salariés.
En ce qui concerne la répartition des secteurs ayant le plus sollicité cette aide aux entreprises, on trouve ceux contraints à fermer administrativement pendant la crise sanitaire : restauration (22%), commerce (16%), services à la personne (17%), hébergement (13%) et activités de loisirs (6%).
Ces secteurs fermés sur décision administrative en raison de la pandémie ont été les principaux bénéficiaires du dispositif, mais il y a également des secteurs qui ont décidé de se lancer vers la transition numérique, c’est le cas de la construction.
Les TPE, qu'elles aient été impactées ou non par le contexte sanitaire, ont compris l’importance de rester visibles, de maintenir la communication avec les clients, de moderniser leurs outils de gestion voire de repenser leur modèle économique.
« La crise a permis de prendre conscience de la nécessité pour certaines d’entre elles de sauter le pas pour être plus compétitives et pérenniser leur activité », déclarait Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises.
Ce sont donc 112 000 TPE qui ont pu bénéficier du chèque numérique et qui ont pu investir dans de nouvelles solutions numériques.
Des projets financés et des résultats prometteurs
Le ministère de l'Économie précise la répartition des investissements effectués dans le cadre de l’aide aux entreprises :
- 38% pour la création de site Internet, soit plus d’un tiers des factures,
- 31% pour la publicité en ligne dont la publication de contenu et la visibilité,
- 7% pour la mise en place d’une solution de réservation en ligne,
- 7% pour acquérir un logiciel de gestion client,
- 6% pour acquérir un logiciel de gestion de caisse,
- 3% pour acquérir un logiciel de gestion des stocks, des commandes, des livraisons,
- 5% pour un outil de stockage de données,
- 2% pour mettre en place un système de paiement en ligne,
- 1% pour s’abonner à une place de marché.
Ainsi, Pascal Vabre, président de la société "Hélios'R" spécialisée dans les panneaux photovoltaïques comptant quatre salariés, a dédié le chèque numérique aux réseaux sociaux et au référencement. « On est passé d'à peu près une dizaine de visites par quinzaine, à peu près aux alentours de 200-300 (...) Cette visibilité nous a permis effectivement de gagner du chiffre d'affaires », explique-t-il aux équipes de LCI.
Un dispositif clôturé mais des alternatives existantes
Bien que le dispositif soit clôturé depuis le 31 juillet 2021, d’autres dispositifs nationaux et régionaux se poursuivent.
C’est le cas par exemple d’accompagnements personnalisés réalisés par les Chambres de Commerce et de l’Industrie ou par la Direction Générale des Entreprises permettant aux petites entreprises de faire le point sur leurs usages et d’être accompagnées dans la mise en œuvre d’actions adaptées à leurs besoins numériques.
Des aides aux artisans/commerçants soutenant la transition numérique sont également être mises en place par les régions, comme en Hauts-de-France.